Profession : sage-femme

Par Claudy Laplante-St-Jean
À peine sortis du ventre de leur maman, de façon naturelle, près de 150 bébés ont fait connaissance avec Louise-Marie Tardif. Des moments toujours magiques et jamais identiques, selon la sage-femme qui aide à donner la vie à la Maison de naissance de Richelieu.
« L'accouchement, c'est magique. C'est notre bonbon à nous, les sages-femmes. C'est comme une drogue, je ne me verrais pas faire d'autre chose. Quand le bébé naît, wow… c'est vraiment la plus belle profession ! », se réjouie la bachelière en pratique sage-femme de l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui nous a reçu dans son bureau, une pièce colorée aux allures de salle de repos avec son lit, ses coussins et ses photos de poupons. Depuis 1999, seulement 124 étudiantes ont réussi ce programme plus que contingenté durant lequel cours de biologie, médecine, physiologie, ainsi que stages se côtoient.
Pour être certaine d'être présente à tous ces instants précieux, Mme Tardif ne se défait pas de son téléavertisseur, qui peut sonner à tout moment. « C'est un mode de vie. Il y a beaucoup de longues gardes », explique-t-elle.
Chaque année, la sage-femme suit une cinquantaine de patientes, dès les débuts de leur grossesse, et ce, jusqu'à six semaines après la naissance de leur poupon. Lors du grand jour, elle reste entre trois et cinq heures avec la maman après l'accouchement durant lequel elle a assuré une surveillance clinique constante. « Il faut vérifier que tout le monde va bien, la maman et l'enfant. On a aussi de la formation continue pour de la réanimation néonatale ou des urgences obstétriques dans le cas de jumeaux ou de sièges inattendus », indique celle qui en est à sa deuxième année de pratique.
Accoucher naturellement
Avec une tante sage-femme, Mme Tardif a été en contact avec le métier et les valeurs qu'il transmet, dès sa tendre enfance.
« Pour moi, l'accouchement n'est pas une maladie. On n'a pas besoin d'aller à l'hôpital pour ça », confie celle qui a plutôt choisi de faire un baccalauréat en psychologique avant de se diriger finalement vers le métier qu'elle occupe maintenant.
Lorsqu'elle rencontre une patiente, la spécialiste lui explique clairement les bienfaits et les inconvénients pour qu'elle fasse un choix éclairé entre la médecine traditionnelle et la Maison des naissances.
« C'est une approche différente. Il n'y en a pas une meilleure que l'autre », indique Mme Tardif en ajoutant qu'à la Maison de naissances, les moyens chimiques comme l'épidural ne sont pas utilisés pour calmer la douleur. On préconise plutôt les moyens techniques comme la chaleur, les messages et le bain. « Si la femme atteint sa limite, on la transfert à l'hôpital », précise-t-elle.
Celle-ci ajoute que des règles très strictes encadrent sa profession même si certaines personnes sont toujours sceptiques quant aux sages-femmes.
« Il y a encore du travail à faire. Certains qui ne nous connaissent pas du tout croient qu'on est des sorcières ou qu'on est encore à l'époque des Filles de Caleb. Mais, c'est de plus en plus populaire, c'est presque branché d'avoir une sage-femme », conclut la passionnée.
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