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Discorde à l'assemblée du conseil municipal

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7 août 2013
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Par Myriam Tougas-Dumesnil

Prises de bec, suspension de la séance, présence policière… L'assemblée ordinaire du conseil municipal de Chambly a encore été mouvementée, mardi soir, alors que le conseiller Normand Perrault a été sommé de quitter la salle quelques minutes à peine après le début de la séance. Si M. Perrault crie au manque de transparence à la Ville, notamment dans le projet de construction de condos sur le boulevard Lebel, Richard Tétreault, le conseiller responsable du district affecté par ce projet, dénonce « son ingérence » dans le dossier.

« J'ai été blessé que M. Perrault rencontre les citoyens sans moi, sans prendre la peine de m'appeler, alors que je suis le responsable du district », a dénoncé d'entrée de jeu M. Tétreault, après que le maire Denis Lavoie lui ait donné la parole. Le conseiller du district de la Petite Rivière a continué en disant que son collègue avait agi sans respecter les normes.

Normand Perrault a avoué avoir rencontré des citoyens pour discuter du projet de construction d'une unité de condos de 14 logements qui ne fait pas l'unanimité. Il a également tenu à rappeler que Richard Tétreault était alors en vacances. Ses explications ont toutefois été brèves, puisque le maire Denis Lavoie a décidé de suspendre la séance au moment où M. Perrault soulignait « l'absence de démocratie à la Ville ». Les conseillers sont donc silencieusement retournés dans la salle de réunion. La soirée était alors commencée depuis moins de quinze minutes.

Quelques instants à peine après la suspension de la séance, M. Perrault est réapparu seul pour s'adresser aux citoyens abasourdis. « [ Le maire ] a appelé les policiers pour me mettre dehors. Je vais peut-être recevoir une mise en demeure. Il n'y en a pas, de démocratie, à Chambly. On voit passer des dossiers. On doit voter sans savoir de quoi il s'agit. Ça va vite ! Et je l'ai fait. Mais ce n'est pas parce que j'ai fait une erreur que je vais continuer et la grossir », a-t-il expliqué, apparemment sous le choc. « Je ne veux pas m'attirer de capital de sympathie, je l'ai déjà dit, que je ne me représenterais pas, mais là il faut que quelqu'un le dise ! »

C'est au retour du maire et des conseillers que M. Perrault a quitté la salle en s'excusant, sous les applaudissements des citoyens. « Je suis le premier à dire que c'est dommage que certains conseillers se laissent gagner par l'émotion et qu'on en arrive à ça », a indiqué Denis Lavoie, à la reprise de la séance. En entrevue, le lendemain, M. Lavoie a confirmé avoir appelé les policiers, soutenant que M. Perrault a tenu « des propos agressifs ».

Citoyens mécontents

Le projet de construction d'une unité de condos crée non seulement des remous au sein du conseil municipal, mais aussi de l'inquiétude chez certains résidents du secteur touché. Ils étaient nombreux à l'hôtel de ville, hier, pour obtenir des réponses à leurs questions.

Tout a été fait dans les règles. Il y a eu ouverture de registre, mais aucun citoyen n'est venu le signer. Denis Lavoie, maire de Chambly

« Personne, parmi vous, demeure sur le boulevard Lebel. Donc personne n'est passé pour voir et juger de la faisabilité du projet ? Vous avez seulement regardé sur papier ? », a demandé une citoyenne. Une question à laquelle le maire Denis Lavoie a répondu par un « oui ». « Moi, je suis en droit. Je ne suis pas un expert en urbanisme, ni en informatique. Quand un informaticien me parle et me dit de peser sur un bouton, je le fais. J'écoute l'expert. Donc quand le comité d'urbanisme se penche sur un dossier, on se fie à lui », a-t-il expliqué.

Une partie des résidents du boulevard Lebel est en désaccord avec le projet. Dans un message envoyé au Chambly Express, une citoyenne soutient que « les citoyens de la région sont de plus en plus mécontents du manque d'uniformité du secteur ». D'ailleurs, une pétition a été remise à la Ville lors de l'assemblée du conseil, mardi. « Tout a été fait dans les règles. Il y a eu ouverture de registre, mais aucun citoyen n'est venu le signer. Il aurait fallu qu'ils y pensent à ce moment-là », a soutenu le maire de Chambly, Denis Lavoie.

Jean-François De Blois, un des citoyens qui s'opposent à la construction de l'édifice, affirme avoir parlé quelques fois à M. Lavoie. « Pratiquement tous ceux qui ont signé la pétition ont pu parler au maire et à M. Tétrault pour exprimer leurs inquiétudes et leurs frustrations. Le maire a déjà communiqué avec le promoteur pour s'asseoir et repenser au projet », reconnaît-il. Selon M. Lavoie, sans ses efforts pour contacter les promoteurs, le projet de construction serait déjà bien avancé. « Si je n'avais pas fait ça, vous auriez regardé les pelles creuser demain matin ! » Pour M. De Blois, la partie n'est toujours pas gagnée. « Est-ce que le promoteur va vouloir changer d'avis ? On ne le saura pas avant trois mois. » Des membres du comité d'urbanisme devraient s'asseoir prochainement avec les promoteurs pour évaluer les options. « Ce sont deux personnes de Chambly qui ont une conscience sociale. C'est sur une base consensuelle qu'ils ont accepté le sursis, parce qu'ils n'étaient pas obligés », a souligné M. Lavoie.

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