Bilan de la DJP: les signalements en hausse dans la région

Par Claudy Laplante-St-Jean
Les signalements à la DPJ ont bondi de 15% sur le territoire du CSSS Haut-Richelieu-Rouville au cours de la dernière année, alors qu’en Montérégie la hausse est d’un peu plus de 7% comparativement à 4% au Québec.
Du 1er avril 2012 au 31 mars 2013, 1 796 signalements ont été faits à DPJ pour le compte du CSSS Haut-Richelieu-Rouville, révèle le bilan déposé par les directeurs de la DPJ, le 23 septembre.
Sur ce nombre, 588 ont été retenus, dont 132 pour négligence et 106 pour abus physiques. On retrouve aussi des cas d'abus sexuels, de troubles de comportements sérieux, d'abandons et de mauvais traitements psychologiques.
Même si le nombre de signalements a augmenté, le nombre de ceux qui ont été retenus a diminué comparativement au dernier bilan. En 2011-2012, 689 des 1 555 signalements traités durant l'année avaient été retenus.
Le CSSS Haut-Richelieu-Rouville, qui englobe 21 municipalités, est le 3e plus grand du territoire de la Montérégie. En 2012-2013, il représente 13,31 % des signalements montérégiens.
37 signalements par jour en Montérégie
Chaque jour, 37 signalements sont soumis à l'attention de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en Montérégie, pour un total de 13 625 situations préoccupantes en 2012-2013, soit une augmentation de 7,38 % comparativement à l'an dernier. Toutefois, le nombre de signalements retenus est moindre qu’en 2011-2012.
Des 13 625 signalements reçus, près de 36 %, soit 4 882, ont été retenus par la DJP en Montérégie. L'an dernier, ce nombre se chiffrait à près de 43 %, soit 5 413 des 12 688 signalements totaux.
La directrice de la DJP en Montérégie, Maryse Davreux, tient à souligner que ce nombre n'est pas représentatif de ce qui se traduit réellement dans les bureaux des centres jeunesse de la région. «Trente-sept par jour, ça peut sembler un petit nombre. Il faut tenir compte que le gros des signalements rentre pendant la semaine et durant l'année scolaire. Nous pouvons en avoir entre 200 et 220 par semaine dans cette période», spécifie-t-elle.
Une réalité différente
Si la Montérégie compte une augmentation des signalements de 7,38 % de mars 2012 à avril 2013, l'ensemble de la province, quant à elle, a connu un accroissement de 4 % seulement.
En tout, au Québec, les directeurs de la protection de la jeunesse ont traité 80 540 signalements, soit 221 cas par jour. La hausse des signalements a aussi été plus élevée en Montérégie l’an dernier que dans l’ensemble du Québec alors que la région avait enregistré une hausse de 12 % des signalements sur son territoire, contrairement à 1 % pour l'ensemble de la province.
«Il y a deux ans, nous avons mis sur pied un groupe de travail avec les principaux signaleurs, afin de comprendre pourquoi la Montérégie connaissait une hausse de signalements. La situation n'est pas du tout la même entre deux villes comme Sorel ou Chambly, par exemple. Il y a de très grandes nuances à faire entre les villes», explique Mme Davreux en précisant que plusieurs facteurs entrent en jeu, dont le grand nombre de familles, la grandeur du territoire, la pauvreté, l'isolement, etc.
La directrice ajoute que l'augmentation du nombre de signalements n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle puisque cela démontre aussi que les gens sont plus préoccupés par le sort des enfants.
La clé pour travailler à diminuer ce nombre avec un aussi grand territoire qu'est la Montérégie est de travailler en collaboration, selon la responsable. «Il faut continuer de développer nos partenariats, notamment avec les CSSS. Quand les enfants ont de l'intervention avant ou après notre passage, ça fait toute la différence», confie Mme Davreux.
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