Les feux de l'amour

Par Myriam Tougas-Dumesnil
Chaque année, plus de 500 personnes posent leur candidature dans l'espoir de faire partie du jury de L'International des Feux Loto-Québec. Parmi eux, seulement 18 sont choisis. Après avoir séduit les recruteurs de La Ronde, le Chamblyen René Gauvreau a eu la chance de voir à l'œuvre les meilleurs artificiers du monde.
« C'était extraordinaire ! » Lorsqu'il parle de son expérience, M. Gauvreau déborde d'enthousiasme. Les yeux brillant de mille feux, la voix vibrante de passion. Et un désir indéniable de transmettre son amour pour l'art d'illuminer le ciel. « Regarder les feux, c'est un coup d'émotions. C'est du visuel, du sonore, des formes… Wow ! »
Lorsqu'il a appris qu'il était possible de faire partie du jury de L'International des Feux Loto-Québec, ce véritable mordu de pyrotechnie n'a pas hésité une seconde. « La première fois que j'ai tenté ma chance, c'était il y a deux ans. J'étais sur le site de La Ronde pour m'acheter des passes de saison et j'ai vu l'appel de candidature. Je m'étais rendu assez loin dans les sélections. Je n'ai pas été pris, mais on m'avait dit de m'inscrire l'année d'après », se souvient-il. Ce qu'il n'a pas manqué de faire.
Avec son expérience comme bénévole au Casino du Lac-Leamy, à Gatineau, et les plusieurs dizaines de feux d'artifice auxquels il a assisté, René Gauvreau avait tout pour attirer l'attention des recruteurs de La Ronde. « Tous ceux qui étaient sur le jury étaient des gens vraiment passionnés, qui ont vu beaucoup de feux. Par saison, je peux en voir cinq ou six », souligne-t-il.
Cet été, exceptionnellement, M. Gauvreau ne pouvait en manquer un. « Les membres du jury ont une certaine responsabilité et on doit être là chaque soir, beau temps ou mauvais temps. On veut être à la hauteur de notre tâche et les gens prennent ça vraiment au sérieux. J'ai vu huit compétitions et une présentation de La Ronde. »
Non seulement le rôle de juré demande-t-il du sérieux, mais aussi de la préparation. Les 18 personnes choisies pour juger les feux d'artifice ont dû assister à une journée de formation au début de l'été. Et les soirs de spectacle signifiaient, pour eux, de longues journées. « Il faut se dépêcher, quand on finit de travailler, parce qu'on doit arriver sur le site à 18h30, pour le briefing de 30 minutes. Après, nous, on allait dans la grande roue pour voir le set-up et les rampes de lancement. Ça nous permettait de voir le volume de feu de chaque pays. Puis, à 21h15, on s'installait. »
C'est tout un art ! Ça me permet de m'évader ! René Gauvreau
3, 2, 1…Feux !
La grille de pointage que suivent les juges lorsque vient le temps de noter chaque performance demande « beaucoup de concentration », selon René Gauvreau. Contrairement aux années précédentes, le jury de cet été n'évaluait pas les prestations sur dix points, mais bien sur une centaine. « On évaluait tout. La variété et la qualité des formes, la synchronisation, la bande sonore, la conception technique… C'est vraiment un art ! »
C'est justement la beauté des performances artistiques qu'il a vues qui a enchanté le Chamblyen. « Je suis comptable pour la Ville. C'est un métier assez cartésien, mais j'aime beaucoup les arts et spectacles. Ça me permet de m'évader », confie-t-il.
Son coup de cœur ? Les feux de l'Angleterre. « Ça racontait l'histoire de deux ados qui se rencontrent et tombent en amour. On voit toutes les étapes de leur vie, jusqu'à ce qu'ils deviennent vieux. C'était tellement beau ! Les feux étaient parfaitement agencés avec la musique. Quand ça a fini, j'avais les larmes aux yeux. »
Et quand il a jugé ses derniers feux, René Gauvreau a senti les mêmes larmes dans ses yeux. « Ah oui, j'étais bien triste à la fin. C'est tellement une belle expérience. Mais on peut être juge maximum deux fois et il faut attendre un certain délai entre les deux. J'ai calculé et en 2018, je vais pouvoir le refaire ! »
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