«Illégal et sous de faux prétextes» - Jean Lacroix

Par Claudy Laplante-St-Jean
Jean Lacroix, qui a été démis de ses fonctions de directeur général de la Ville de Chambly le 19 novembre par le conseil municipal, demande l'intervention de la Commission des normes du travail pour faire annuler et déclarer mal fondé son congédiement.
Ce dernier considère que son renvoi pour «fautes lourdes dans ses fonctions», «manque de loyauté» et «lien de confiance rompu» est illégal et a été fait sous de faux prétextes.
«On vise ici à cacher par des calomnies, les réelles motivations de l’administration de Denis Lavoie. Il désire à tout prix ternir ma réputation et prendre des mesures de représailles contre moi, puisque j’ai osé accomplir mon devoir et collaborer lors d’une intervention des enquêteurs de la commission Charbonneau», estime Jean Lacroix, qui était à l'emploi de la Ville depuis décembre 2009 et en arrêt de travail de plus de 10 mois.
L'ancien directeur général affirme avoir rédigé un rapport pour la Commission Charbonneau dans lequel il traite sur ce qu'il considère des dépassements de coûts dans certains contrats de la Ville et sur les liens entre le maire de Chambly et certaines firmes impliquées dans le dossier. Il a aussi accordé une entrevue dans un média national, il y quelques semaines, à propos de ce sujet.
La résolution qui a mené au congédiement du fonctionnaire met en lumière le fait que l'employé a soustrait des documents originaux de la Ville de Chambly à son contrôle en violation de règles normatives de la Loi des cités et villes, qu'il a refusé de remettre un rapport qui a été fait sur le temps de la Ville de Chambly et par des employés de la municipalité, qu'il n'a jamais informé le conseil en aucun temps de ses démarches d'enquête personnelle et qu'il a choisi de rencontrer les médias et tenir des propos insidieux sur son employeur et son maire.
«Mon rôle d’officier municipal commande de protéger la relation de confiance que doit avoir la population envers les employés de son administration locale. Dans cette perspective, il apparaît incontournable que les fonctionnaires municipaux puissent agir comme chien de garde d’une bonne administration lorsque sont soupçonnés certains abus. Ils ne doivent pas cependant redouter que ce comportement légitime entraîne des mesures discriminatoires voire même leur congédiement!», soutient M. Lacroix.
Normes du travail et CSST
M. Lacroix a fait part de son dossier à la Commission des normes du travail afin de mettre en œuvre les nouvelles dispositions de la Loi visant à protéger les personnes ayant contribué à la lutte à la corruption.
La CSST a aussi été saisie de l'affaire puisqu'il était en congé de maladie lors du renvoi et toujours en attente du verdict de la Commission des lésions professionnelles sur sa demande de reconnaissance d'un accident de travail. « La décision de la Ville de Chambly est contraire à la loi et abusive puisqu’elle constitue une mesure prise en réaction à l’exercice de mon recours à la CSST qui implique des révélations de faits et d’agissements gênants, se rapportant au maire de Chambly Denis Lavoie» selon l’ex-directeur général.
De son côté, le maire de Chambly, Denis Lavoie, affirme que M. Lacroix doit arrêter de garder le focus sur la Commission Charbonneau. «Il y a 22 considérants dans la résolution et il n'y a aucun qui mentionne la Commission Charbonneau. On a pris cette décision sur de multiples jugements», explique le maire en ajoutant que ce sera au juge de dire si le congédiement est illégal.
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