Reprendre son envol

Par Myriam Tougas-Dumesnil
Il y a les chats, les chiens, les lapins… mais aussi les oiseaux. Nos amis ailés sont souvent les grands oubliés des campagnes de sensibilisation à l'abandon des animaux domestiques. Cependant, eux aussi peuvent être victimes de la lassitude de leur propriétaire. C'est pourquoi Kathy Therrien et Johanne Froidebise, deux femmes de la région, ont décidé de faire de leur maison un lieu d'accueil pour oiseaux abandonnés.
« Avant, j'avais un salon. Maintenant, j'ai des perroquets ! » C'est avec une touche d'humour que Mme Froidebise parle de son statut de famille d'accueil. Depuis maintenant plus de quatre ans, la femme prend sous son aile des oiseaux abandonnés de toutes sortes : aras, cacatoès, gris d'Afrique, amazones… Bref, tout perroquet dont on se serait débarrassé.
Sa demeure constitue l'un des trois refuges de La Colonie, un réseau montérégien pris en charge par Kathy Therrien. « La Colonie, c'est un réseau de refuges responsables », souligne la principale intéressée, qui héberge elle-même 14 perroquets. « C'est comme la SPCA, mais pour les oiseux. On accueille ceux qui sont abandonnés et on en prend soin jusqu'à ce qu'on réussisse à leur trouver une famille. »
Le processus menant à l'adoption d'un oiseau abandonné peut être long. À son arrivée, l'animal est mis en quarantaine. Puis, un vétérinaire dresse son bilan de santé. « On vérifie qu'il n'est pas malade. On lui fait passer différents tests, on le soigne… », explique Kathy Therrien. « Après, on l'intègre progressivement aux autres oiseaux et on essaie de lui trouver une famille en publiant des photos sur Facebook. »
En respectivement quatre et huit ans, Mmes Froidebise et Therrien en ont vus, des cas d'abandons. « C'est terrible, le nombre d'oiseaux de grande valeur qui sont abandonnés… Si je voulais, je pourrais avoir ma maison pleine », se désole Johanne Froidebise, qui en accueille déjà 16. « Les perroquets, on les veut parce qu'ils sont beaux. Mais souvent, on ne sait pas ce que ça implique comme entretien. C'est beaucoup de nettoyage, d'attention. Je compare ça à l'attention qu'on donne à un enfant de trois ans. »
Un bon refuge ne fait pas d'argent. Kathy Therrien
Les propriétaires de refuges comme Kathy Therrien et Johanne Froidebise déboursent elles-mêmes tous les frais reliés à l'entretien des oiseaux. « On paie tout : nourriture, vétérinaire, jouets… C'est assez dispendieux », admet Mme Therrien. « Mais un bon refuge ne fait pas d'argent. Le but, c'est de donner les meilleurs soins aux oiseaux en attendant qu'ils soient adoptés. »
Quand on leur demande combien peuvent leur coûter leurs pensionnaires ailés en une semaine, les deux femmes répondent la même chose. « J'aime mieux ne pas compter ! » Elles s'entendent aussi pour dire que ce que leur apportent les oiseaux dépasse de loin les désagréments reliés à leur entretien. « Ils sont tellement fins », lance la première. « Mon Gérard me fait tellement rire », de renchérir la seconde.
Les personnes qui ne sont pas prêtes à adopter l'un des volatiles, mais qui aimeraient tout de même donner un coup de main à La Colonie peuvent parrainer un perroquet ou encore faire un don. « Les gens peuvent donner de la nourriture ou des jouets pour les oiseaux », souligne Mme Therrien. « La seule chose qu'on ne prend pas, ce sont les dons directs en argent. Si les gens veulent donner de l'argent, ils peuvent en déposer dans un compte qu'on a ouvert chez le vétérinaire ou dans des boutiques de jouets. »
Les personnes qui voudraient obtenir davantage d'informations sur La Colonie, savoir où donner ou encore comment adopter un oiseau peuvent consulter la page Facebook La Colonie.
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