QUI PAIERA NOS RENTES DANS LE FUTUR
À peine 50 % de nos enfants réussissent leur 5e secondaire dans le nombre minimal d’années. Pour les autres, on arrive à un total de 70% en ajoutant 4 années supplémentaires. Notre système scolaire actuel avec sa pédagogie éclatée ne peut arriver à faire mieux, car la relation d’éducation est déficiente à la base et se rétrécit comme peau de chagrin avec le temps.
Les études démontrent que les gens n’ayant pas de 5e secondaire ont une espérance de vie plus courte, gagnent moins d’argent et PAIENT MOINS OU PAS D’IMPÔT. En fait, ces derniers vont aussi retirer une rente de « survie », car leur peu de scolarité les met dans des positions précaires. Ils ne peuvent lire et comprendre les instructions pour leur médicament, ne peuvent s’informer par des documents ou des imprimés, où alors tout simplement, ils n’arrivent pas à bien comprendre ce qu’ils lisent. Ils se replient sur eux-mêmes et évitent les situations problématiques. À l’école, ils se faisaient dire que lire plus souvent les aiderait à s’améliorer, mais cela ne s’est pas produit. Ils vont avoir des enfants qui n’ont pas beaucoup d’espoir de faire mieux que leurs parents. Nous entrons dans un cycle destructeur de notre avenir : l’analphabétisation de nos enfants.
Les enseignants et leurs syndicats devraient s’engager dans une nouvelle réorientation de leurs obligations : être efficient dans l’apprentissage de leurs élèves en enseignant APPRENDRE À APPRENDRE. Ce thème du MELS date du début des années 80 et est très documenté. Nous reprochons aux élèves de ne pas lire beaucoup, que penser de certains enseignants qui connaissent peu ou prou les courants pédagogiques, car ils ne lisent pas, ne s’intéressent pas à l’outil de leur travail.. Pourtant, les exemples foisonnent. Un mauvais enseignant va diriger combien d’enfants vers l’abandon scolaire, alors qu’ils auraient pu continuer et faire leur secondaire, gagner plus d’argent et payer notre future retraite. Il y a un vice de procédure dans le système et il cause un tort irréparable. On garde un mauvais enseignant qui va nous empêcher d’avoir le droit à une rente.
Tous les discours nous racontent l’importance des parents pour l’éducation et l’instruction de nos enfants. Comme notre système produit 2 personnes analphabètes fonctionnelles sur 5 (40% des enfants), alors comment penser qu’ils seront des acteurs positifs dans l’apprentissage de leurs enfants? Ils ont vécu « l’enfer et le rejet » à l’école et ils n’attendent rien ou peu de l’école par rapport à l’instruction de leurs enfants.
Marc St-Pierre, DG adjoint à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, dans le cadre de son doctorat, a instauré une méthode pédagogique efficiente en apprentissage de la lecture à la maternelle et 1re année primaire. Le taux de prévision d’échec à la fin de la 1 ère année est passé de 38% à 9 %. Et pourtant, ce sont les mêmes élèves et les mêmes enseignants. Nous pouvons sans l’ombre d’un doute dire que les enseignants n’avaient pas en leur possession les outils nécessaires à faire réussir leurs élèves : leur formation universitaire ne répond pas aux besoins de réussite de leurs élèves.
En 2011, le MELS a changé le temps de durée d’un examen. Si un élève pourrait mieux réussir en ayant plus de temps, alors l’enseignant devrait pouvoir lui donner un tiers de plus de temps. Mais voilà, ce n’est pas nécessairement ce qui se passe parce qu’il n’est pas facile de changer les mentalités.
Jacques Tétreault,
Maîtrise en psychopédagogie,
Conseiller au Comité d’Alphabétisation Locale de Marieville
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