Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

À bout de souffle

durée 00h00
25 mars 2014
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Claudy Laplante-St-Jean

Vingt-huit. C'est le chiffre magique pour Alexandra Beaudry qui est sur une liste d'attente pour recevoir une greffe depuis novembre. En attendant son tour, la vie de la jeune femme de 24 ans est sur pause. Avec des poumons qui fonctionnent à une capacité de seulement  27 %, la Carignanoise doit être branchée sur un respirateur afin de ne pas trop être essoufflée. Fini le travail, le sport, ou les voyages; alors qu'elle avait toujours cohabité avec la fibrose kystique, sa maladie a maintenant pris le dessus sur sa vie.

«Je suis née en 1989. L'année où le gène de la fibrose kystique a été découvert. Je suis chanceuse, il y a eu beaucoup d'avancées en 25 ans. Depuis que je suis jeune, j'ai participé à toutes sortes de recherches, essayé de nouveaux médicaments, rempli des tas de questionnaires», lance celle qui a été diagnostiquée dès sa naissance avec la maladie mortelle qui s'attaque particulièrement aux poumons et au système digestif.

De retour d'un long séjour de trois mois à l'hôpital pour une opération aux intestins et diverses complications, la résidente de Carignan fait preuve d'un moral à toute épreuve. Contente d'être enfin dans «ses affaires», celle qu'on surnomme Alexe a raconté au Journal son quotidien, qui balance entre l'attente et l'espoir de pouvoir respirer avec de nouveaux poumons.

La grippe

En prenant soigneusement une quinzaine de médicaments par jour, Alexe pouvait mener une vie normale, il y a quelques mois à peine. Elle travaillait 40 h par semaine à la banque, faisait de l'haltérophilie, du kayak, de l'escalade. La sportive avait même réalisé l'un de ses rêves, celui d'aller en France. 

«J'ai tout le temps été claire avec mes parents. J'aime mieux avoir une vie plus courte et la finir me disant : j'ai vécu ! J'ai voyagé, je suis allée à Cuba, au Mexique, j'ai fait du camping… j'ai vraiment vécu», confie la jeune femme qui se considère chanceuse d'avoir des parents qui l'ont laissée vivre ses expériences malgré la fibrose kystique.

Jusqu'au jour où tout bascula, en décembre 2012. «J'ai attrapé l'influenza. Ça a complètement détruit mes poumons», se rappelle celle qui a dû passer cinq semaines à l'hôpital à l'époque.

Depuis, ses poumons sont passés d'une capacité de 55 % à 27 %, ce qui fait en sorte qu'elle doit constamment être branchée à son respirateur. Pour sortir, elle doit trimballer une bonbonne d'oxygène. «J'ai une bouteille de deux heures et une plus grosse de six heures. Deux heures, c'est vite fait. C'est lourd à trimballer, c'est au moins 10 livres de plus», précise celle qui lit, écoute la télévision et reçoit des amis à la maison.

La greffe

Il y a quatre mois, la jeune femme de 24 ans faisait son entrée sur l'une des listes pour recevoir une greffe. Si le temps moyen d'attente est de deux ans, Alexe ne sait pas exactement dans combien de temps elle recevra le fameux appel pour l'opération.

«L'an dernier, c'était une année record. Il y a eu 50 greffes en tout. À ma connaissance, il y en a eu cinq jusqu'à maintenant. Ça ne se contrôle pas», indique la jeune femme en ajoutant qu'il faut à la fois trouver un donneur compatible et sensiblement de même taille.

Une fois la greffe complétée, elle ne sera pas au bout de ses peines. «Le problème avec la greffe des poumons, c'est que tu restes alité. Il faut rapidement se lever et commencer à marcher, sinon les poumons se remplissent de mucus. Oui, tu as des poumons neufs, mais la maladie reste dans le corps. Ça va m'ajouter des années, mais ça ne me guérira pas», conclut la battante en précisant que l'espérance de vie d'un greffé est de cinq à sept ans.

 

 

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 7 novembre 2025

La FPJQ part en croisade contre les faux médias sans journalistes propulsés par l'IA

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) lance une première salve contre les faux médias en ligne propulsés par l’intelligence artificielle (IA) dont le contenu n’est soumis à aucune règle déontologique ou éthique. «On a vu l'apparition de médias en ligne qui, essentiellement, ce qu'ils font, c'est qu'ils reprennent le ...

Publié le 7 novembre 2025

Soins intensifs: la voix des proches est cruciale, montre une étude

Des patients hospitalisés aux soins intensifs ont connu un plus grand nombre de jours sans délire quand on leur a fait entendre un enregistrement de la voix de leurs proches, ont constaté des chercheurs américains. Plus précisément, il s'agissait de patients qui avaient besoin d'une ventilation mécanique et à qui on a fait entendre, une fois par ...

Publié le 6 novembre 2025

GES: Atteindre la cible de 2030 coûterait 38 milliards $ au Québec

Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) selon la cible prévue pour 2030 coûterait 38 milliards $ au Québec. C'est ce que conclut un document déposé jeudi par le ministre de l'Environnement, Bernard Drainville, pour fins de consultations. Le gouvernement doit en effet tenir des consultations à l'Assemblée nationale dans les ...