«Une montagne russe d'émotions» - Samuel Ostiguy

Par Claudy Laplante-St-Jean
L'aventure est loin d'être terminée pour Samuel Ostiguy, de l'équipe d'XPAntarctik. De retour au Québec, le Chamblyen, qui est passé par toutes les gammes d'émotions durant son expédition de 41 jours en Antarctique, en est maintenant à la deuxième partie de son périple: celle de partager son expérience en territoire inconnu.
«C'était vraiment une montagne russe d'émotions. Il était temps qu'on revienne, l'hiver arrivait là-bas. Il faisait de plus en plus noir et les glaces se refermaient», confie celui qui s'est payé deux grasses matinées d'affilée à son retour, un véritable exploit !
Après 1 700 kilomètres de voile sur l'océan Austral, dont la traversée du passage de Drake, l'une des zones maritimes les plus mouvementées de la planète, Samuel Ostiguy et son équipe ont posé le pied en Antarctique, le 10 février dernier. En complète autonomie et utilisant des moyens de transports non motorisés, ils se sont lancés à la découverte d'une région encore inexplorée à ce jour, une première mondiale qui donne des frissons.
«La navigation, c'était un défi en soi. Il n'existe pas de cartes topographiques de cette région, c'était difficile de s'orienter. Nos cartes ressemblaient à des copier-coller de <@Ri>Google earth<@$p>», explique l'explorateur chamblyen à propos de son voyage sur le Spirit of Sydney, un voilier spécialisé pour ce genre d'expédition.
Autre défi pour l'équipe; le voile blanc, un blizzard qui rend la visibilité mauvaise ainsi que la progression difficile et qui était présent quotidiennement. «Tu te sens comme dans une grosse balle de ping-pong. Tu ne sais pas si tu descends ou si tu montes. Tu as de la difficulté à entendre les autres», décrit Samuel Ostiguy en ajoutant qu'il devait se servir d'une perche pour vérifier le sol.
Mais ce qui a donné le plus la frousse à cet adepte des montagnes, c'est la chute de François, l'un de ses compagnons, d'une falaise d'une cinquantaine de mètres. La veille, un pont de glace s'écroulait sous Samuel, qui tombait d'une dizaine de mètres dans une crevasse qui en faisait plus de 45.
Ayant laissé tomber son équipement, le trio était en mission pour le récupérer quand le plus costaud a chuté. «Il nous entraînait vers la crevasse. Marina était à moins de trois mètres du bord. Il m'a fallu beaucoup d'énergie pour freiner la chute. Ça a été un défi physique et mental. Un gros casse-tête», se rappelle-t-il.
Conférences, livre et film
Les membres de l'équipe ont très hâte de pouvoir partager leurs images et leurs anecdotes via des conférences qui auront lieu à la fois pour le grand publique et dans le milieu corporatif.
«On a exploré tout le monde ensemble. Là, c'est le temps de sensibiliser et d'inspirer d'autres personnes pour qu'elles continuent à suivre leur rêve», indique Samuel Ostiguy en ajoutant que des projets de film et de livre sont aussi en branle.
Et quel est le prochain défi pour le Chamblyen, qui est coach en leadership et en mobilisation d'équipe chez le Groupe Esprit de Corps ?
«Des défis, j'en ai à l'année. Mon boulot, c'est d'en créer», conclut celui qui est à quelques jours d'aller grimper le Mont Washington avec un groupe.
Le rêve de Sophie
En plus d'explorer un territoire inconnu en complète autonomie et de documenter leur expérience, l'équipe d'XpAntartick a choisi d'aider Sophie, une jeune fille malade, à réaliser son rêve, celui de nager avec des baleines à bosse.
«C'était spécial. En Antarctique, il y a avait plein de baleines autour du bateau», se rappelle Samuel Ostiguy.
Les courageux explorateurs se sont engagés à amasser au moins 10 000 $ pour la Fondation Rêves d'Enfants. Pour les aider, visitez leur site Internet au www.xpantarctik.com, puis cliquez sur la section <@Ri>Appuyez nous, un don pour Sophie<@$p>.
Les sommets vierges
«Il y a des protocoles stricts pour les baptiser. Il faut soumettre des suggestions de noms à un comité. Nous ne sommes pas encore arrivés à un nom, mais ça viendra certainement. Toutefois, ce n'était pas l'objectif de l'expédition.»
Le travail d'équipe
«Ça a été une force. Je suis vraiment fier de la façon qu'on a évolué. C'était un de nos défis. Plus il y a de gens, plus il y a de probabilité qu'il arrive quelque chose, mais plus il y a de solutions aux problèmes. La chimie a opéré et ça a été grand succès!»
Son retour
«L'aéroport était rempli d'amis et de familles. C'était super touchant. J'ai eu une fin de semaine assez tranquille, en boule sur le divan!»