L’agrile du frêne toujours présent dans la région

Par Myriam Tougas-Dumesnil
La Montérégie fait désormais partie des zones réglementées par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), qui tente de contrer la prolifération de l'agrile du frêne. Depuis le 1er avril, de sévères restrictions sur le transport du bois s'appliquent dans les MRC de Rouville et de La Vallée-du-Richelieu.
Désormais, les produits du frêne comme le bois de chauffage ne peuvent plus quitter la zone réglementée, où l'on soupçonne la présence de l'insecte, sans une permission écrite de l'ACIA.
Les dépôts de résidus verts qui se trouvent à l'extérieur de cette zone ne peuvent recevoir de produits du frêne, sauf si ceux-ci ont été passés à la déchiqueteuse et que les copeaux font moins d'un pouce par un pouce. Le matériel de frêne conforme, comme les planches traitées à la chaleur et les billes écorcées, pourrait être apporté aux dépôts de résidus verts si le déplacement est autorisé par l'ACIA.
Il demeure toutefois permis de faire circuler des produits du frêne à l'intérieur d'une zone réglementée.
En plus de la Montérégie, les zones réglementées couvrent maintenant l’Outaouais, la portion sud des Laurentides, Laval, Montréal, Longueuil, Lanaudière et l’Estrie.
L'agrile du frêne
L’agrile du frêne est un insecte dévastateur originaire d’Asie et de couleur vert métallique. Il a été détecté pour la première fois au Québec en 2008, à Carignan. «À l'époque, on a été très étonnés de trouver l'agrile à Carignan, parce que c'était à plusieurs centaines de kilomètres des lieux qui étaient déjà infestés. Les endroits les plus près où on avait observé l'agrile du frêne, c'était l'Ontario, la Pennsylvanie et l'Ohio», raconte Hugo Fréchette, spécialiste en confinement des biorisques à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).
Selon M. Fréchette, l'insecte ne se déplace que de quelques kilomètres seulement par année. «Ce sont les déplacements humains qui favorisent sa propagation.»
«Le scénario catastrophe où tous les frênes d’Amérique pourraient mourir n’est pas totalement écarté.» Hugo Fréchette
Dommages importants
En 2002, l'agrile du frêne a été observé pour la première fois en Amérique. Selon l'ACIA, il aurait depuis tué des millions de frênes. «Il ne s’attaque qu’aux frênes, mais à tous les frênes et les tue. C’est probablement le ravageur le plus difficile qu’on a eu à contrôler dans l’histoire de l’ACIA», estime Hugo Fréchette. Un frêne infesté meurt généralement au bout de deux à cinq ans.
L’Union des municipalités du Québec estime que l’agrile du frêne coûtera 450 M$ à la Communauté métropolitaine de Montréal au cours des 15 prochaines années. «C’est un gros défi pour les finances publiques des municipalités, admet M. Fréchette. Un arbre mort peut tomber sur les voitures et sur les gens. L’obligation d’agir pour les municipalités est incontournable.»
Heureusement, l'insecte ne s'attaque pas aux cultures. Les agriculteurs pourraient tout de même être touchés par sa présence, puisque nombre d’entre eux utilisent cet arbre comme haie brise-vent ou encore pour consolider les berges des cours d’eau.
Pour obtenir plus de renseignements sur l'agrile du frêne, composez le 1-866-463-6017 ou visitez le site Internet de l’ACIA au www.inspection.qc.ca.
Avec la collaboration de Marc-André Couillard
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