Le projet se concrétise

Par Claudy Laplante-St-Jean
D'ici 14 à 16 mois et après avoir investi environ 5 M$, Chambly aura son propre corps policier. Avec 40 d'expérience dans le domaine, François Bigras, ex-directeur de la Régie de police intermunicipale Richelieu-Saint-Laurent depuis le 24 avril officiellement, est l'homme tout désigné pour construire une police de proximité dans la Ville de Chambly, a indiqué le maire, Denis Lavoie, alors que son directeur entrera en fonction le 14 juillet, après avoir terminé son contrat à la Régie.
Selon les calculs du maire, le coût de création d'un tel service ne sera pas plus onéreux que ce que paie présentement Chambly pour la Régie, soit 4,1 M$ en quote-part. La somme de 800 000$ en contraventions générée par la Ville de Chambly sera récupérée et comblera l’écart de coût d’une police municipale affirme le maire.
«La solution, c'est un service de police de proximité. On a un tissu démographique de 30 000 personnes. Chambly a une âme. Nos citoyens ont un sentiment d'appartenance, autant à leurs activités culturelles que sportives. Il faut aussi en avoir un pour la sécurité publique, ça fait partie de notre communauté et c'est dans un intérêt commun», a confié le maire de Chambly, Denis Lavoie, en conférence, le 6 mai.
Pour mener à bon port la création d'une police municipale, la Ville a mis sous contrat pour cinq ans François Bigras qui a déjà œuvré à la mise en place de tels services dans le passé, notamment à Montréal, en 1996, pour le poste de quartier du Centre-ville ainsi qu'en 2003, à Varennes, avant que la municipalité ne rejoigne la Régie de police intermunicipale Richelieu-Saint-Laurent.
François Bigras a aussi été lieutenant-détective au SPVM, entre autres pour l'Opération Carcajou, en plus d'être cadre responsable des escouades régionales mixtes de Montréal. Il a aussi été inspecteur-chef responsable de la division du renseignement à Montréal. Après avoir quitté le SPVM, ce dernier a occupé le poste de directeur de la police de Varennes, puis celui de la Régie, en 2008.
«Il a une expertise sérieuse et certaine dans le concept de service direct à la population. C'est exactement ça qu'on veut offrir à nos citoyens», a lancé le maire de Chambly, qui a côtoyé sur le plan professionnel M. Bigras à quelques reprises puisque M. Lavoie a déjà été policier au sein de la Sûreté du Québec.
Démission en mars
M. Bigras a indiqué avoir remis sa démission de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent le 10 mars. Il a aussi expliqué qu'au moment du renouvellement de son contrat, il avait pris l'engagement de se rendre jusqu'à la conclusion d'une entente avec la Fraternité des policiers concernant leur convention collective. Toutefois, les négociations étant difficiles et les policiers ayant rejeté la dernière offre patronale, ce dernier a pensé que le conflit de travail ne serait pas réglé sous peu.
«Depuis l'automne, j'étais prêt à quitter et j'avais des offres ailleurs. À partir du 10 mars, j'étais disponible et en mode écoute. J'attendais les offres. Une fois que ç’a été public, le 24 avril, M.Lavoie m'a appelé et nous avons discuté ensemble des conditions de mise en place d'une police de proximité», a indiqué M. Bigras.
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Ce dernier a ajouté que le défi rentrait exactement dans ses compétences. «Ça ne pourrait pas être plus parfait pour me réaliser dans quelque chose de nouveau. J'ai accepté avec plaisir l'offre de la municipalité», a-t-il continué en précisant que si M.Lavoie ne l'avait pas appelé, il aurait travaillé pour une compagnie privée.
Le directeur a tenu à préciser qu'il n'y avait pas plus de crimes à Chambly ni plus de déplacements policiers. «C'est une question de perceptions. La nature des déplacements est différente d'une ville à l'autre dans la Régie. La municipalité de Chambly a une dynamique de banlieue, mais reste une Ville qui vit. Il y a des citoyens, des commerces, des touristes», a-t-il affirmé.
Des partenaires?
Sans vouloir confirmer que des municipalités se joindraient à Chambly, M. Lavoie a indiqué parler avec certaines villes. «Notre situation géographique fait en sorte que nous sommes en bout de territoire de la Régie, on sait que ça pose problème dans une desserte policière. Et il y a beaucoup de monde en plus. Les villes limitrophes n'ont pas la capacité démographique de créer leur propre police. Nous, oui», a expliqué le maire.
L'élu chamblyen a confié qu'il s’était fait remercier par des responsables d'autres villes à propos de la décision de Chambly de ne pas adopter la dernière et ultime entente pour le renouvellement de la Régie. «Ils m'ont dit merci, tu as aidé tout le monde. Nous n'aurons plus besoin de nous positionner sur l'entente», a conclu le maire.
De son côté, le maire de Carignan, René Fournier, a indiqué que les Villes du Bassin de Chambly formaient une entité naturelle, sans vouloir spécifier si la Ville se joindrait ou non à Chambly pour la desserte policière. «On va avoir des décisions à prendre», a affirmé M. Fournier.
Prochaines étapes
-Répartition des actifs et des passifs
-Consultation publique auprès de la population
-Entrée en poste de François Bigras le 14 juillet
-Création du plan d'organisation policière
-Approbation du plan par Québec
-Mise en place de la police d'ici 14 à 16 mois
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