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240 enfants de 5 ans vulnérables dans la région

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10 juin 2014
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Par Myriam Tougas-Dumesnil

SANTÉ PUBLIQUE - 28% des enfants de 5 ans sont vulnérables dans au moins un domaine de leur développement sur le territoire du CLSC du Richelieu. Une proportion qui dépasse à la fois celle de l'ensemble de la Montérégie (24%) et de la province (27%).

Le 23 mai, la Direction de santé publique de la Montérégie rendait publics les résultats de l'Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM), réalisée entre février et mai 2012. En Montérégie, 14 000 enfants inscrits en maternelle 5 ans ont été évalués, portant le taux de participation à l'EQDEM à plus de 90%.

Le constat est le suivant: sur le territoire desservi par le CLSC du Richelieu (qui comprend Chambly, Carignan, Marieville, Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Sainte-Angèle-de-Monnoir, Saint-Césaire et Rougemont), 240 enfants sont vulnérables dans au moins un domaine de leur développement (santé physique et bien-être, compétences sociales, maturité affective, développement cognitif et langagier, habiletés de communication et connaissances générales). Un enfant est jugé vulnérable dans un de ces domaines lorsqu'il fait partie des 10% d'enfants québécois ayant les résultats les plus faibles dans celui-ci.

Bien que 72% des enfants de la région soient prêts à entreprendre leur parcours scolaire, les 28% d'entre eux qui sont vulnérables sont plus susceptibles d'éprouver des difficultés dans leurs apprentissages scolaires et leur adaptation sociale. Ils ne sont bien sûr pas tous voués à l'échec.

Situation préoccupante à Carignan

La situation est particulièrement préoccupante du côté de Carignan, où 36% des enfants sont vulnérables dans au moins un domaine de leur développement. Dans son rapport, la Direction de santé publique de la Montérégie indique que sur l'ensemble du territoire couvert par le RLS du Haut-Richelieu – Rouville (qui regroupe les CLSC du Richelieu et de la Vallée-des-Forts), trois communautés se démarquent quant à la forte population d'enfants vulnérables: deux quartiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ainsi que Carignan.

«On a été étonnés de ces résultats, parce qu'on associe généralement la vulnérabilité à une situation socio-économique plus faible. Or, le revenu médian des familles à Carignan est parmi les plus hauts du territoire», explique Guylaine Auger, coordonnatrice des programmes de santé publique au CSSS Haut-Richelieu – Rouville. «Il n'y a rien qui pourrait nous permettre d'expliquer cette situation. La grande variabilité du profil de la municipalité, qui comprend des secteurs très aisés et d'autres défavorisés, pourrait jouer. Mais ça reste une interprétation.»

Si on compare les résultats des petits Carignanois à ceux des enfants de l'ensemble de la Montérégie, il appert qu'ils sont significativement plus nombreux, en proportion, à être vulnérables dans les domaines de la maturité affective (16,7% à Carignan contre 9,1% en Montérégie), des compétences sociales (19% contre 8,1%) et des habiletés de communication et connaissances générales (16% contre 9,7%).

Sur l'ensemble du territoire du CLSC du Richelieu, les résultats sont similaires. Les enfants sont particulièrement vulnérables dans les domaines des compétences sociales (10,7%) et de la maturité affective (13,3%). En revanche, ils sont moins nombreux à être vulnérables dans le domaine des habiletés de communications et compétences générales (7,8%).

Le revenu, un facteur important

Dans son rapport, la Direction de la santé publique de la Montérégie indique que «de manière générale, la proportion d'enfants vulnérables augmente avec le niveau de défavorisation matérielle et sociale»*. L'EQDEM démontre que 30,5% des enfants vulnérables de la Montérégie proviennent d'un milieu défavorisé. La proportion est de 23,9% dans les milieux moyennement défavorisés et de 19,9% dans les milieux favorisés. Les enfants résidant dans un milieu défavorisé seraient donc plus susceptibles d'être vulnérables que ceux issus d'un milieu favorisé.

Cette situation est observable à Chambly. Le secteur La petite rivière et Champêtre présente le plus faible taux d'enfants vulnérables parmi tout le territoire du CLSC du Richelieu (21,9%). C'est aussi dans ce secteur que le revenu médian des familles avec enfants est le plus élevé (109 599$).

Inversement, le secteur De Salaberry, Chambly boisé, Vieux Chambly et Chambly bassin, où le revenu médian des familles avec enfants est de 89 979$, présente une proportion de 30,2% d'enfants vulnérables.

Les effets de la garderie

L'EQDEM démontre que les enfants de la Montérégie ayant fréquenté régulièrement un service de garde avant l'entrée à la maternelle sont moins susceptibles d'être vulnérables que ceux ne l'ayant pas fréquenté régulièrement. 24% des enfants vulnérables en Montérégie ont fréquenté le service de garde, alors que 35% ne l'ont pas fait.

Une analyse provinciale indique que les enfants vivant dans les milieux les plus défavorisés sont ceux qui profitent le plus de la fréquentation d'un service de garde. Au Québec, 44,3% des enfants vulnérables provenant d'un milieu très défavorisé n'ont eu aucune fréquentation préscolaire (ni maternelle 4 ans ni service de garde). La proportion chute à 26,7% chez ceux ayant fréquenté un service de garde et à 36,1% chez ceux ayant fréquenté une maternelle 4 ans.

L'écart s'amenuise chez les enfants vulnérables provenant d'un milieu très favorisé. 23,6% d'entre eux ont fréquenté une maternelle 4 ans, 18,8% un service de garde et 27,7% n'ont eu aucune fréquentation préscolaire.

Les garçons plus nombreux à être vulnérables en Montérégie

En Montérégie, 2 360 garçons de 5 ans (soit 30,8% d'entre eux) sont vulnérables dans au moins un domaine de leur développement, alors que 1 350 filles (soit 17,5%) le sont. Les garçons sont aussi proportionnellement plus nombreux que les filles à être vulnérables dans chacun des domaines pris séparément. 63,6% des enfants vulnérables en Montérégie sont des garçons.

 

*:Par défavorisation matérielle, on entend la défavorisation de biens et commodités de la vie courante (taux d'emploi, sous-scolarité et revenu). La défavorisation sociale réfère à la fragilité du réseau social, de la famille à la communauté (familles monoparentales, personnes vivant seules, etc.).

 

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