La motomarine enfin à l’eau

Par Fadwa Lapierre
CHAMBLY. Après deux ans de développement, la motomarine de sauvetage en eau vive fait dorénavant partie des équipements du Service d’incendie de Chambly. Précurseur dans le domaine, la municipalité utilise enfin le fruit de son travail.
À peine arrivée, la motomarine est déjà sortie de la caserne pour porter secours à des plaisanciers qui ont chaviré. « L’embarcation répond à un besoin réel. À Chambly, avec les chutes, les rapides et le bassin, la motomarine est un support additionnel, explique Nicolas Drapeau, directeur adjoint aux opérations. On doit être fier de notre expertise québécoise qui a permis la réalisation de ce projet. »
La popularité des sports extrêmes a modifié les interventions des pompiers-sauveteurs. «Les sports extrêmes ont de plus en plus la cote, souligne M. Drapeau. On est appelé à intervenir de plus en plus souvent dans un environnement périlleux en bateau.»
Une «super» motomarine
Le Service d’incendie de Chambly a eu l’idée folle du concept d’une motomarine de sauvetage en eau vive lors de difficultés éprouvées durant les opérations. L’embarcation était trop fragile. Ils ont contacté l’entreprise BRP, spécialisée en conception et développement de véhicules récréatifs motorisés. Emballés par le projet, six ingénieurs ont œuvré sur un prototype.
«Les gens sont habitués à voir la motomarine comme un objet récréatif, mais pour nous, c’est un outil de travail qui a vraiment sa place. » Nicolas Drapeau, directeur adjoint aux opérations
La robustesse, la stabilité et la flottabilité de l’embarcation ont été améliorées. Sa grille de prise d'eau antidébris, sa bague d'usure en acier inoxydable, et son échangeur de chaleur interne avec système de refroidissement à l'abri des impacts améliorent les capacités de navigation en eaux peu profondes et assurent une meilleure sécurité aux sauveteurs. Chambly a participé à l’idéation et aux tests des équipements.
Le Service d’incendie de Chambly répond en moyenne à une quinzaine d’appels nautiques par année. Outre les opérations de sauvetage, la motomarine convient aussi pour les missions d’évacuation, de surveillance et d’interception. « Les changements climatiques amènent de plus en plus de catastrophes naturelles, souligne M. Drapeau. La motomarine est l’outil idéal en cas d’inondation pour circuler en eau peu profonde. » L’idée chamblyenne rayonne déjà à travers le monde, l’Australie et la France souhaitaient l’exploiter, tout comme d’autres villes au Québec et au Canada.
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