Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Accident de VTT

Histoire inspirante d'un camionneur paraplégique de la Montérégie

durée 15h00
6 mars 2022
ici

commentaires

ici

likes

imprimante
Stéphane Tremblay
email
Par Stéphane Tremblay, Journaliste

Originaire de Salaberry-de-Valleyfield, Simon Desmeules est la preuve vivante qu’il ne faut jamais cesser de croire en ses rêves. L’homme de 32 ans est devenu camionneur malgré qu’il soit paraplégique. 

Prisonnier dans un fauteuil roulant depuis son accident en VTT en 2012, il a surmonté de nombreuses épreuves, roulé de longues heures sur des chemins serpentins, sinués de courbes abruptes, en plus d’avoir affronté les intempéries de l’hiver, tout en évitant de tomber dans les profonds nids-de-poule, et ce, au sens propre comme au figuré. 

Au départ, son handicap devait être le principal obstacle pour devenir  le premier camionneur paraplégique du Québec. Sa première bataille fût plutôt de se retrouver dans un imbroglio administratif entre le Centre de formation du transport routier de Saint-Jean-sur-Richelieu et la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).

En 2017, il obtient, via une autorisation médicale, le feu vert de la SAAQ pour s’inscrire à l’école du Centre de formation du transport routier de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Après s’être débrouillé pour suivre en présentiel la formation et s’être plongé la tête dans les livres pour réussir ses examens, il apprend que le poids lourd adapté pour lui n’est pas disponible pour ses cours pratiques. Un fonctionnaire qui devait signer les papiers d’attestation des modifications approuvées par la SAAQ est parti en vacances, sans avoir fait ses devoirs. 

Il aura fallu une vidéo d’un Simon choqué, assis dans son fauteuil devant un camion, diffusée sur les réseaux sociaux et visionnée plusieurs dizaines de milliers de fois en 2019 pour que le combatif finisse ses cours pratiques et soit diplômé. 

Simon Desmeules rappelle que la SAAQ avait tenté de lui mettre des bâtons dans les roues lors des premières démarches refusant à priori son inscription à la formation subventionnée par Emploi-Québec.  

« J’ai dû exhiber à un fonctionnaire un article du code de la sécurité routière qui stipule qu’une personne handicapée peut recevoir un permis de classe 1 à condition d’être accompagnée d’une autre personne », explique le principal concerné, demeurant maintenant à Farnham. 

Los Angeles

Après la lourde et fastidieuse bureaucratie, Simon Desmeules, les deux mains sur le volant de son mastodonte, est en route pour les États-Unis. Nous sommes à l’été 2020. C’est la compagnie Hudon de Saint-Jean-sur-Richelieu qui lui donne sa première chance. 

Accompagné d’un aide-chauffeur, Simon parcourt la côte ouest américaine avec des escales de deux à trois fois par mois à Los Angeles. Un périple qui s’arrête brusquement six mois plus tard. 

« Ce n’était pas évident de voyager avec une personne que tu apprends à connaître sur la route. Nous étions 24 heures sur 24 ensemble. Ça donne lieu à des frictions.  Même si c’est un travail d’équipe, certains disaient que j’en faisais pas assez. En l’espace de six mois, j’ai eu quatre ‘’co-driver’' » raconte celui qui remercie sa conjointe pour l’avoir encouragé dans ce défi hors du commun. 

De nouveau au volant

Croire que Simon Desmeules abandonnerait, c’est bien mal le connaître. Déterminé, il a poursuivi les démarches à la recherche d’un emploi. Bon vivant, il a trouvé. Sa nouvelle aventure débutera sous peu chez camions Vitalik de Sorel-Tracy. 

« C’est un ancien professeur qui travaille à cet endroit qui dit avoir un plan pour moi. J’ai bien hâte de voir. Je veux tellement faire ce métier de camionneur qui te permet d’avoir le plus beau bureau du monde en regardant par la fenêtre pour contempler les paysages », livre ce dernier, également diplômé en logistique du transport. 

Chose certaine, Simon Desmeules n’appuyera pas sur les freins. Au contraire, il mettra les bouchées doubles pour demeurer le seul camionneur de la province qui dispose d’un élévateur pour le transporter de son fauteuil roulant au siège de conducteur de même qu’un levier fixé sous le volant pour actionner l’accélérateur au moyen de ses mains.  

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 12h00

L'écrasante majorité des jeunes Québécois posent des gestes philanthropiques généreux

Contrairement à ce que certains pourraient croire, les jeunes Québécois ont le cœur sur la main et sont massivement majoritaires à poser des gestes philanthropiques, même s’ils n’en sont pas nécessairement conscients. Un sondage Léger réalisé pour le compte de l’Institut Mallet montre que 87 % des Québécois âgés de 18 à 40 ans ont posé un geste ...

Publié le 13 novembre 2025

Le niveau de scolarité a un impact majeur sur la santé des gens, montre une étude

Le niveau de scolarité a une influence majeure sur la santé des gens, met en lumière un nouveau rapport de recherche dévoilé jeudi par l’Observatoire québécois des inégalités. Moins il y aura de décrochage scolaire au Québec, plus la population est sujette à avoir une meilleure santé. Autrement dit, le rôle de l’éducation agit comme un ...

Publié le 11 novembre 2025

Jour du Souvenir: le nombre de vétérans canadiens survivants diminue

Quatre-vingts ans après la fin du conflit le plus meurtrier de l'histoire, le nombre de vétérans de la Seconde Guerre mondiale encore en vie a chuté à quelques milliers. Anciens Combattants Canada estime qu'il reste cette année 3691 vétérans canadiens survivants, soit 667 femmes et 3024 hommes. Anciens Combattants Canada estime également à ...