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Ryan Ness, de l'Institut climatique du Canada

Le Canada doit se préparer davantage aux crues soudaines, selon un expert

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8 juillet 2025
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Par La Presse Canadienne

Un expert s'inquiète du manque d'efforts du Canada pour prévenir les crues soudaines, affirmant que le pays doit investir dans la cartographie des inondations, les infrastructures et les systèmes d'alerte précoce.

Ryan Ness, de l'Institut climatique du Canada, dit avoir suivi la «terrible tragédie» des crues soudaines meurtrières qui se sont produites au Texas, où plus de 100 personnes ont perdu la vie.

«Heureusement, il existe de nombreuses façons de se protéger, mais nous devons faire des efforts», a déclaré M. Ness, directeur de recherche en adaptation au sein de cet organisme de recherche sur les politiques.

«Avant tout, nous devons comprendre où se situe le risque.»

Il a indiqué que de nombreuses régions du Canada ne disposent pas de cartes des inondations, et «(qu'il) est donc difficile de savoir où se protéger ou où envoyer des alertes».

Des systèmes d'alerte aux inondations sont également nécessaires pour aider les personnes se trouvant sur le passage des crues soudaines à «se préparer ou à s'éloigner, si possible», tandis que des améliorations des infrastructures à long terme sont nécessaires pour protéger les zones à risque.

«Dans certains cas, cela implique d'installer des dispositifs dans les maisons, comme des clapets anti-retour, pour empêcher les égouts de refouler», a-t-il expliqué.

«Ou encore, il peut s'agir de construire des digues le long des rivières pour prévenir les inondations. Ou il peut s'agir de s'assurer que l'urbanisme n'autorise pas la construction de nouveaux logements dans les zones inondables

Les violentes crues soudaines au Texas – parmi les pires aux États-Unis depuis des décennies – ont frappé des camps de vacances et des maisons le long du fleuve Guadalupe avant l'aube vendredi. Certains survivants ont été retrouvés accrochés aux arbres.

La catastrophe a mis en lumière le risque de crues soudaines ainsi que les moyens de les prévoir ou de les prévenir.

M. Ness a averti que le changement climatique aggrave les crues soudaines et que de nombreuses villes, provinces et territoires canadiens n'ont pas de lois en place pour empêcher le développement dans les zones dangereuses.

Il a qualifié le risque accru d'inondations soudaines et de tempêtes plus violentes de «nouvelle réalité».

Des crues soudaines ont sévi partout au Canada au cours de la dernière année, notamment à Coquitlam, en Colombie-Britannique, où un épisode de pluie de rivière atmosphérique a déclenché une coulée de boue qui a tué un enseignant en octobre. À Toronto, des pluies torrentielles ont submergé les systèmes de drainage en juillet dernier et causé des pertes assurées d'environ 990 millions $.

M. Ness a déclaré que dans les régions montagneuses de l'intérieur de la Colombie-Britannique où l'eau ruisselle rapidement, les crues soudaines peuvent emporter des maisons sans préavis.

Il a précisé que les crues soudaines peuvent être aggravées dans les zones brûlées par des feux de forêt, où le sol, qui n'est plus maintenu par la végétation, «est beaucoup plus susceptible de se transformer en coulée de boue ou en glissement de terrain».

Il a ajouté que d'autres zones à risque se trouvent en Alberta, dans les chaînes montagneuses des Rocheuses, où l'eau est abondante et le sol peu absorbant.

«Lorsqu'il pleut, l'eau peut s'écouler très rapidement vers le bas. La ville de Canmore (en Alberta), par exemple, a identifié ce risque comme majeur et a mis en place une stratégie pour tenter d'y faire face», a affirmé M. Ness. Des inondations importantes ont frappé la ville en 2013.

À Montréal et à Toronto, les crues soudaines sont généralement dues à des zones pavées dépourvues de sol pour absorber les fortes pluies, a expliqué M. Ness.

«L'eau monte très vite dans les rivières et les ruisseaux qui traversent ces zones, ainsi que dans les égouts, et c'est ce qui refoule le plus souvent dans les sous-sols des gens et provoque des inondations», a déclaré M. Ness.

Il a ajouté que Toronto dispose d'une stratégie de plusieurs milliards de dollars pour améliorer les égouts pluviaux. Toutefois, il faut beaucoup de temps pour trouver un financement aussi important, et le type de construction perturbatrice requis n'est pas une solution facile.

«C'est une raison supplémentaire de commencer à investir dès que possible, car cela prendra du temps. Mais le changement climatique n'attendra pas», a dit M. Ness.

Il a ajouté que le Canada doit s'adapter beaucoup plus rapidement aux crues soudaines.

«De nombreux ingénieurs et responsables gouvernementaux compétents savent ce qu'il faut faire, mais nous devons soutenir et investir dans les projets pour nous adapter à cette nouvelle réalité. Sinon, nous ne serons pas prêts.»

— Avec des informations de l'Associated Press

Nono Shen, La Presse Canadienne

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