Des femmes en cheminement personnel

Par Yves Bélanger
Les femmes qui demandent un jour de l'aide dans une maison d'hébergement reçoivent plus qu'un lieu sécuritaire loin de l'agresseur. Elles apprennent aussi à se reprendre en main, à se découvrir, à se faire confiance et surtout, à recommencer une vie dans un milieu sans violence.
Certaines d'entre elles décideront de retourner auprès du conjoint violent. Chantal David, travailleuse sociale, soutien qu'il ne faut surtout pas juger ces dernières. « Ce n'est pas toujours facile de changer nos croyances profondes surtout pour des femmes qui ont vu leur mère et leur grand-mère se faire dénigrer. Ces femmes auront un long cheminement à faire. »
La travailleuse sociale mentionne toutefois que chaque passage au sein d'une maison d'hébergement permet à la femme violentée de s'affirmer petit à petit et de développer une capacité à se protéger qui lui permettra sans doute un jour de ne plus retourner dans le même cercle vicieux. « Ces femmes ont besoin de se sentir écoutées et supportées. C'est un travail de longue haleine mais qui n'est pas sans espoir. »
Mme David poursuit en soulignant que dans chaque maison d'hébergement, on retrouve une équipe de professionnels qui accompagnent les femmes dans leur cheminement. « On y offre un suivi individuel et divers ateliers pour aider les femmes à sortir du cycle de la violence. Elles reçoivent également diverses informations sur leurs droits et sur leurs recours. »
Une femme, qui un jour a eu recours aux services de la Maison Simone Monet-Chartrand et à laquelle nous donnerons le nom de Anne afin de préserver son anonymat, indique qu'elle a pu se confier et faire de grands pas auprès des intervenantes. « Je sais maintenant que je vais me sortir du cercle de la violence; je sais aussi qu’il me reste à affronter encore quelques fois, et même souvent, de la violence, mais je ne la subirai plus. C’est un grand pas de l’avoir compris pour moi. Avant de penser à aider les autres, je vais voir mon besoin avant, et après, je serai en mesure d’aider. Et par le fait même, je ne serai plus fragile de me faire contrôler par mes sentiments, parce qu’en premier, je vais me donner tout l’amour dont j’ai besoin. »
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