Infestation de vers blancs

Par Myriam Tougas-Dumesnil
Quand on se compare, on se console. Cet été, les résidents de la région tentés de comparer leur pelouse à celle des autres adopteront sans doute cet adage. Parce que même si l'herbe est toujours plus verte chez le voisin, elle contient tout autant de vers blancs !
« Toute la Rive-Sud de Montréal, en particulier la Montérégie, est de plus en plus infestée par les vers blancs. Environ 50 % du territoire de Chambly et Carignan est touché », précise Maxime Proulx, spécialiste en entretien des espaces verts et copropriétaire de l'entreprise d'entretien de gazons Éco-Verdure.
Selon lui, ces insectes nuisibles sont davantage présents depuis trois ans. « C'est un ver qui vient d'Europe et qu'on rencontre de plus en plus. Les sécheresses de l'an passé ont rendu les gazons moins résistants et les vers se sont reproduits de façon importante. »
Les terrains municipaux épargnés
Michel Potvin, directeur du Service des travaux publics à la Ville de Chambly, confirme la présence de vers blancs dans certains secteurs de la municipalité. Par contre, il considère que la situation n'a pour l'instant rien d'alarmant. « Pour ce qui est des terrains municipaux, on a relevé seulement deux ou trois endroits, mais on ne peut pas encore parler d'infestation. »
L'an passé, des vers blancs avaient élu domicile sous la pelouse du garage municipal, mais le problème s'était réglé de lui-même. « Les vers blancs mangent les racines du gazon. Quand il n'y en a plus à manger, ils partent. Ça s'est résorbé tout seul », raconte M. Potvin.
Maxime Proulx rappelle toutefois qu'il est rare que la situation se règle sans que le terrain touché soit complètement dévasté. « Chez les particuliers, habituellement, le gazon est perdu. S'il résiste, les vers continuent leur cycle de croissance. Quand ils sont plus gros, ils attirent les moufettes, qui les mangent. Ça crée un autre problème. »
Difficile de prévenir
Selon Santé Canada, « une pelouse bien entretenue qui pousse vigoureusement tolère mieux les vers blancs qu'une pelouse stressée, car les dommages infligés à une racine sont neutralisés par l'ensemble du système racinaire ». Toutefois, l'entretien du gazon n'est pas, en soi, un moyen de prévention. « C'est comme jouer à la loterie, on peut en avoir ou ne pas en avoir », illustre le copropriétaire d'Éco-Verdure. Il conseille tout de même de ne pas tondre sa pelouse en période de sécheresse.
Ceux qui sont infestés par les vers blancs remarqueront probablement que leur gazon s'arrache facilement, en plaques. Le sol devient mou, spongieux, et la pelouse jaunit. Heureusement, il existe différents moyens pour enrayer la présence de l'insecte.
« Il y a des traitements dits naturels, qui consistent à intégrer des hématodes – des vers parasitaires – à l'écosystème du gazon. Ce ver vient manger les vers blancs », explique Maxime Proulx. Les gens peuvent également utiliser un insecticide. « Ça fonctionne très bien. Ça a fait ses preuves, donc c'est un peu plus dispendieux. Pour un terrain de 1 500 pieds carré, c'est 65 $. Ensuite, on ajoute 10 $ par 1 000 pieds carré. »
Les gens qui auraient traité leur gazon au cours des années passées ne sont pas nécessairement protégés, puisque l'insecticide protège la pelouse pour une saison seulement. La Ville de Chambly conseille aux citoyens qui se croient infestés de contacter une compagnie d'entretien des gazons.
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