Des variations qui font pomper les automobilistes

Par Léo Gagnon
Tandis qu'une station de Chambly affiche 1,43.9$, une pétrolière de Granby vend l’essence ordinaire 1,38.4 $ le litre, soit près de 5 cents de moins. Mais parfois, les différences de prix à la pompe varient d'un côté de rue à l'autre, et ce, dans une même ville.
Les automobilistes peuvent constater cet état de fait pratiquement chaque jour au moment de faire le plein. Comment expliquer ces disparités?
Phénomène simple et complexe à la fois, selon Philippe St-Pierre, conseiller en communication au CAA-Québec, qui vient de rendre public son bilan semestriel montrant que le prix à la pompe est payé trop cher au Québec, généralement en raison d'une marge au détaillant plus élevée.
« Souvent, c'est une décision d'affaires dictée par une volonté d'aller chercher des parts de marché », explique le porte-parole. La stratégie peut différer selon l'achalandage de l'endroit. Par exemple, si un commerce ne vend pas toutes sortes de produits connexes pour l'automobile, ou de la nourriture, sa capacité de moduler son prix en fonction du marché sera peut-être limitée.
La volonté d'une entreprise de récupérer des parts de marché et, du même coup, une nouvelle clientèle, ainsi que la volonté de l'organisation qui la soutient, sont autant de facteurs qui peuvent expliquer les écarts.
Par exemple, une pétrolière décide d'afficher 1 ¢ de moins que le voisin, un indépendant peut suivre et vendre lui aussi 1 ¢ de moins. « S'il a la capacité de le faire, tant mieux, mais ce ne sont pas toutes les stations qui l'ont », indique M. St-Pierre, ajoutant qu'il y a de moins en moins de stations qui ne vendent que de l'essence.
Variation de taxe
La variation s'explique aussi par la taxation, qui diffère d'une région à l'autre. Par exemple, la région métropolitaine de Montréal paie une taxe destinée au transport en commun.
La variation de la taxe provinciale est pour sa part de 2,5 à 4 cents. Cette dernière vise à couvrir les frais d’exploitation plus élevés en région, mentionne M. St-Pierre. Cette dernière vise à couvrir les frais d'exploitation plus élevés en région, mentionne M. St-Pierre.
Mais au-delà de la volonté, le mot-clé est la concurrence, puisque dans certaines régions, comme Québec et Sherbrooke, le prix reste élevé. En contrepartie, à Saint-Hyacinthe, Drummondville et certaines parties des Bois-Francs, la concurrence est vive. Évidemment, si un détaillant donne le ton en ayant toujours des prix de 4 ou 5 ¢ le litre plus bas, les autres risquent de suivre. En Montérégie, et généralement dans toute la région de Montréal, il y a des fluctuations importantes.
Pour les six premiers mois de l'année, la variation entre le prix payé par le détaillant et la revente est beaucoup plus élevée que par le passé, déplore le CAA-Québec. « En fin de compte, c'est le consommateur qui a payé plus cher, qui en fait les frais, et l'industrie qui engrange plus de profits », dit M. St-Pierre.
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