Carignan a le plus haut taux d'accidents en Montérégie

Par Stéphanie Mac Farlane
Avec environ 200 accidents par an sur son territoire, Carignan est la municipalité où le nombre d’accidents de la route est, toutes proportions gardées, le plus élevé en Montérégie, alors que Richelieu arrive en quatrième position, révèle une enquête inédite réalisée par TC Média. Carignan occupe aussi la deuxième place quant au taux de blessés le plus haut au Québec.
Carignan, avec ses 8 155 résidents, trône au sommet du palmarès avec le plus haut taux d'accidents moyen des sept dernières années en Montérégie, soit 25,09, par 1 000 habitants. Le top cinq en Montérégie est complété par Lac-Brome (24,71), Rigaud (23.36), Richelieu (23,29) et Shefford (21,79). Pour l’ensemble du Québec, le taux d'accidents moyen des sept dernières années s’élève 16,04 par 1000 habitants.
Depuis sept ans, pas moins de 1 432 accidents ont eu lieu dans la municipalité de Carignan, soit une moyenne de 204,57 annuellement.
La Ville tient à nuancer les chiffres. Le fait qu'elle ait un énorme territoire et peu d'habitants explique ce résultat, selon elle. «Une Ville comme Carignan a 65 km2 de territoire et seulement 8 155 habitants tandis que Chambly, par exemple, avec ses 27 km2, a 26 922 résidents», indique la municipalité.
De plus, celle-ci ajoute que ses routes sont souvent utilisées par des automobilistes de passage seulement.
«Nous partageons des frontières avec Saint-Jean-sur-Richelieu, Chambly, Brossard, La Prairie, Saint-Hubert, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand. Ce sont des routes collectrices», souligne la municipalité.
Deux autres villes de la région figurent aussi dans le top 15 du palmarès des accidents de la Montérégie. Marieville arrive en 11e position avec un taux d'accidents moyen de 17,85 accidents par 1000 habitants pour les sept dernières années, tandis que Saint-Césaire se classe au 14e rang avec un taux de 17,28.
Un radar photo mobile est d’ailleurs présent sur un tronçon de 9 km de la route 112 à Marieville présentant des taux élevés d’excès de vitesse et d’accidents.
La Ville de Chambly, avec un taux d’accidents moyen de 11,27 accidents par 1000 habitants se classe quant à elle en 35e position.
Pour ce qui en est de l'ensemble de la Belle province, la ville de Mont-Tremblant, avec ses 9 430 résidents (en 2012) et 2 millions de visiteurs annuels, gagne la palme d'or avec le plus haut taux d’accidents moyen des sept dernières années, soit 34,48 accidents par 1 000 habitants.
Nombreux facteurs en cause
Des données intéressantes et fiables, selon Jean-Marie De Koninck, président de la Table québécoise de la sécurité routière et professeur au département de mathématiques et de statistiques à l’Université Laval. «Il faut toutefois regarder les raisons et les circonstances. Il y a, entre autres, le tourisme et la présence de camions, pas parce que les camionneurs sont de mauvais conducteurs, mais bien parce que les accidents qui impliquent les camions sont généralement plus graves. Et il faut aussi avoir des données à long terme pour dégager une tendance, pas sur une ou deux années», explique ce dernier.
Routes à double sens, courbes prononcées, vieilles routes sont au nombre des facteurs qui peuvent expliquer que certaines municipalités aient un lot d'accidents plus élevé, fait valoir M. De Koninck.
Accidents avec blessés
En plus d'être la municipalité en Montérégie où l'on retrouve le plus haut taux d’accidents moyen, Carignan se classe en deuxième position quant au plus haut taux de blessés dans l'ensemble du Québec.
Par tranche de 1 000 Carignagnois, on compte 10,48 blessés (incluant les morts, les blessés légers et graves).
Seul Saint-Félix-de-Valois, dans Lanaudière, bat ce funeste décompte avec 11,19 victimes par 1 000 habitants.
Richelieu suit de près en quatrième position avec 10,08 blessés par tranche de 1000 habitants, un chiffre qui atteint 7,31 à Marieville et 7,17 à Saint-Césaire. Parmi les villes de plus de 5000 habitants de la région, seule Chambly a un taux de blessé (3,61) plus bas que l’ensemble du Québec.
Jean-Marie De Koninck note que la responsabilité revient aux conducteurs, pas à la SQ, à la SAAQ ou au MTQ. «Le responsable, c’est soi-même. Il ne faut pas consommer d’alcool, ne pas s’endormir, ne pas utiliser de cellulaire au volant. Il faut aussi savoir dans quoi on s’embarque. Je ne conduirais pas sur la route du Nord le soir ou la nuit. Le risque d’accident est plus fort», cite-t-il en exemple.
Toutes les données, ici
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