Garder son CALM

Par Myriam Tougas-Dumesnil
Désormais privé de près de 20 % de son chiffre d'affaires annuel, le Comité d'Alphabétisation Locale de Marieville met en place une campagne de financement originale dans l'espoir de poursuivre ses activités.
Francisation, alphabétisation, apprentissage des savoirs de base, raccrochage scolaire… Depuis déjà trente ans, le CALM offre une grande variété de services aux citoyens de la région qui désirent retourner sur les bancs d'école. Cette année seulement, plus d'une cinquantaine de personnes ont fait appel à cet organisme à but non lucratif dans le cadre de leurs démarches personnelles d'apprentissage.
Au cours des prochains mois, toutefois, le CALM pourrait avoir du mal à dispenser ses cours. « Un de nos principaux soutiens financiers a coupé sa contribution parce qu'il faisait lui-même face à des coupures importantes. Une très grande partie de nos activités sont déjà assurées par le travail bénévole. Malgré tout, avec ces nouvelles coupures, nous ne pouvons même plus assurer nos services de base. Nous avons besoin d'une aide d'urgence. »
Cet appel à l'aide a été lancé la semaine dernière par le directeur général du Comité d'Alphabétisation Locale de Marieville, Daniel Rondeau. « Nous croyons que tout le monde doit faire sa part pour maintenir ces services essentiels. Depuis nos débuts, nous avons permis l'amélioration de la qualité de la main-d'œuvre régionale et de la société en général. Nos espoirs se tournent maintenant vers une réponse rapide et positive de la communauté. »
Une campagne à trois volets
Si le CALM a besoin de l'appui de la population, c'est parce que sa toute première campagne de financement est basée sur de nouveaux services qui seront offerts dès cet automne. « Plusieurs aspects de cette campagne étaient déjà en plan depuis un certain temps. Mais ils n'étaient pas envisagés dans une perspective de financement. Il s'agissait de services développés pour répondre à des besoins exprimés dans la région et qui correspondaient à notre mission », a précisé M. Rondeau.
C'est d'ailleurs pour répondre à la demande croissante des apprenants que le CALM offre désormais des cours privés et semi-privés. « Nous offrirons toujours nos cours réguliers gratuitement à tous ceux qui voudront s'inscrire. Mais la formule traditionnelle de pédagogie ne convient pas à tous. Les cours privés et semi-privés pourront prendre diverses formes, adaptées aux besoins des étudiants inscrits », explique M. Rondeau. On parle de cours d'anglais, d'informatique, d'espagnol, de préparation aux examens, d'aide aux devoirs et bien plus. « Nous reprenons les grilles tarifaires d'autres organismes, ce qui va nous permettre de dégager un petit bénéfice. Pour ce qui est de l'horaire, ça va dépendre des disponibilités des gens inscrits. On commence dès qu'on a des inscriptions ! »
Les employeurs de la région, privés et publics, sont aussi visés par l'appel à l'aide du CALM. Grâce au nouveau programme de parrainage, ceux-ci peuvent « participer activement à la formation d'un futur employé », selon M. Rondeau. Les employeurs sont donc invités à établir un partenariat avec le Comité d'Alphabétisation Locale de Marieville. « C'est 500 $ par apprenant parrainé, pour un an. Les parrains peuvent ensuite associer leur image corporative aux réalisations du CALM et s'afficher comme partenaires actifs de l'organisme. Les logos sont ajoutés à nos publications et publicités », précise Daniel Rondeau.
Le directeur général du CALM a aussi prévu une série de trois souper-conférences adressés aux professionnels de l'enseignement et aux parents d'élèves en difficulté. Un autre moyen de remplir les coffres de l'organisme. Données par Jacques Tétreault, psychopédagogue et auteur d'un livre sur l'apprentissage lent, ces conférences seront présentées à Chambly, dès le mois d'octobre. « En plus des bénéfices monétaires pour le CALM, ces souper-conférences permettront la transmission d'une approche éprouvée de pédagogie », se réjouit M. Rondeau. Des spécialistes-invités seront également de la partie. Les billets sont en vente dans le réseau des écoles du territoire.
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