Ces églises qui ne sont plus

Par Marie-Eve Shaffer
Pas moins de 40 églises sont redevenues poussières au Québec depuis dix ans.
D’après le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), la majorité de ces démolitions est volontaire. Environ le quart est attribuable à des sinistres.
Ces disparitions d’églises s’ajoutent aux quelque 130 autres destructions qui ont eu lieu entre 1900 et 2003 et qui ont été répertoriées par la Chaire de recherche du patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal.
«On ne peut pas tout sauver, a indiqué le chargé de projet du CPRQ, Denis Boucher. Tout dépend de l’état physique du bâtiment. Vient un temps où il faut évaluer les défis techniques qui se présentent.»
«Il y a aussi une logique financière qui doit s’imposer, à savoir jusqu’où on peut aller collectivement pour sauver un bâtiment, a ajouté M. Boucher. Il faut que l’investissement qu’on va faire pour le bâtiment puisse servir de levier pour la communauté et non pas lui ajouter une charge à long terme.»
Le financement : le nerf de la guerre
- -Le ministère de la Culture dispose d’une enveloppe budgétaire, dont une partie est gérée par le CPRQ, pour protéger le patrimoine religieux.
- -Le CPRQ accorde son aide financière à hauteur de 70% des coûts des projets. Il évalue ceux-ci selon la valeur patrimoniale de l’église – un classement des églises construites avant 1945 a été fait -, la teneur des travaux et la participation de la communauté.
- -Du côté du ministère de la Culture, il finance en partie les projets situés sur des sites patrimoniaux, désignés par lui-même et/ou les municipalités.
- «Dans le cas de la basilique Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal, il n’y a pas de problème, c’est une église reconnue qui est bien classée par le [CPQR]. Quand l’église n’est pas bien classée, elle n’est pas dans les «winners» qui on accès à l’argent», a expliqué la professeure titulaire à la Faculté de théologie et des sciences de la religion à l’Université de Montréal et la titulaire de la Chaire religion, culture et société, Solange Lefebvre
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- Une nouvelle vocation pour près de 300 églises du Québec
La deuxième vie des églises du Québec
- Nouvelle tradition religieuse 17%
- Sans fonction 16%
- Multifonctionnel 13%
- Démolie 12%
- Culturelle 8%
- À vendre 8%
- Résidentiel (logement abordable, multiple et pour les personnes âgées ainsi que les maisons individuelles) 7%
- Communautaire 6%
- Institutionnel 4%
- Plateau sportif 3%
- Commercial 3%
- Bibliothèque 2%
- Bureaux municipaux 1%
(Source : Conseil du patrimoine religieux du Québec 2012)
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