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Un premier cas de diarrhée épidémique porcine en Montérégie

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2 mars 2014
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Par Myriam Tougas-Dumesnil

Les producteurs de porcs de la région sont en alerte. La semaine dernière, un premier cas québécois de diarrhée épidémique porcine (DÉP) a été détecté dans une ferme de Granby, en Montérégie. Le virus, extrêmement virulent, a tué près de 3 millions de porcelets aux États-Unis, depuis le mois de mars.

« Ça nous inquiète grandement. En moins d'un an, on a vu une progression vertigineuse, exponentielle du virus, qui est extrêmement destructeur. C'est sûr que ça fait peur », confie David Duval. Le président du Syndicat des producteurs de porcs de la Montérégie possède lui-même des fermes à Granby, Drummondville et Saint-Hyacinthe.

La diarrhée épidémique porcine (DÉP) est une maladie contagieuse causée par un virus qui affecte le système digestif des porcs de tout âge. Si elle ne présente pas de risque pour la santé humaine ou la salubrité des aliments, elle est presque toujours mortelle pour les porcelets. « Les porcs adultes peuvent s'en sortir, mais le taux de mortalité chez les jeunes animaux est pratiquement de 100 % », se désole M. Duval.

Ce dernier s'inquiète particulièrement de la vitesse à laquelle se propage le virus. « Imagine que le virus, c'est un petit pois. Mets ce petit pois dans 100 000 litres d'eau et prends un quart de cuiller à thé du liquide que ça donne. Avec ça, tu peux contaminer tous les porcs d'une ferme. C'est très fort. » Apparu aux États-Unis en mars, le virus s'est rapidement propagé dans de nombreux États, avant d'être décelé au Canada le 23 janvier, puis au Québec la semaine dernière.

Grosses pertes

Si l'une de ses fermes était atteinte du virus, David Duval perdrait environ 100 000 $, selon ses estimations. « On évalue à 50 M $ les pertes qu'il y aurait dans toute l'industrie si le virus se propageait. Ce sont des pertes d'emplois, dans les abattoirs, chez les camionneurs… Il y a beaucoup d'argent en jeu et tout le monde pourrait en subir les contrecoups. »

Le président du Syndicat des producteurs de porcs de la Montérégie insiste aussi sur l'impact du virus chez les éleveurs. « Nous, on travaille en famille sur la ferme. Quand tu passes quatre mois à bichonner tes truies et que tu vois les mères mettre au monde des porcelets qui meurent tous l'un après l'autre, c'est difficile pour tout le monde… Je ne souhaite pas ça à personne. »

Les éleveurs de porcs ne peuvent se munir d'aucune assurance leur permettant de couvrir les pertes dues au virus. Présentement, aucun montant n'a été alloué par les gouvernements pour aider les producteurs atteints. « Ça fait cinq ans que ça ne va pas bien, dans l'industrie. On n'a pas pu mettre d'argent de côté. On pensait que cette année, on allait pouvoir se sortir la tête de l'eau, mais avec le virus, c'est clair qu'il va y avoir des faillites. Et les producteurs n'auront plus l'énergie pour se relever et repartir à zéro. »

Pour l'instant, David Duval fait comme tous les autres producteurs de porcs de la région. Il s'assure de respecter les mesures de biosécurité mises en place, dans l'espoir de voir ses porcs épargnés. « On interdit à un maximum de gens d'entrer dans la ferme. On se change complètement avant d'y aller, on ferme les portes à clé… Et on espère ne pas être infecté assez longtemps pour qu'un vaccin soit créé aux États-Unis. »

Il s'efforce aussi de rester optimiste. « Je dois me concentrer sur le bon côté des choses et ne pas trop penser au retour des oies blanches. Quand elles vont revenir, elles vont s'arrêter dans les champs aux États-Unis et un peu partout. Est-ce qu'elles vont amener le virus avec elles et venir se poser dans nos champs ? On essaie de ne pas trop y penser… »

Tout cas détecté doit être déclaré

Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) a instauré d'urgence un nouveau règlement obligeant les directeurs de laboratoire à déclarer tout cas de DÉP confirmé par un résultat d'analyse. Les éleveurs dont les animaux montrent des signes de la maladie doivent d'abord communiquer immédiatement avec leur médecin vétérinaire. Tout cas positif doit par la suite être signalé à l'Équipe québécoise de santé porcine au 1-866-363-2433. Une équipe-conseil est disponible pour aider les éleveurs touchés à mettre en place les mesures adéquates de contrôle du virus. Le projet de règlement peut être consulté à l'adresse suivante : www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Loisetreglements/DEP.pdf.

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